Félix Tshisekedi : « Le cardinal Fridolin Ambongo n’est pas au-dessus de la loi »
BY LA RÉDACTIONMAI 3, 2024AUCUN COMMENTAIRE2 MINS READ
Le président congolais a été interrogé par le média français Le Figaro sur des poursuites judiciaires qui pourraient être engagées contre l’archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo.
Pour Félix Tshisekedi, le cardinal Fridolin Ambongo, n’est pas au-dessus de la loi.
« Il s’est récemment fait le propagandiste du Rwanda en disant que la RDC armait les miliciens hutus des FDLR. Mais qu’il le démontre », a déclaré le chef de l’État congolais.
Dans une correspondance le 27 avril, Firmin Mvonde, procureur général près la Cour de cassation, a ordonné le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete d’ouvrir une « information judiciaire » contre l’archevêque de Kinshasa.
Firmin Mvonde Mambu accuse le cardinal Ambongo d’avoir tenu des « propos séditieux » lors de points de presse, d’interviews et même durant ses sermons. Ces propos, écrit-il, sont de « nature à décourager les militaires des forces armées de la République qui combattent au front, mais aussi incitatifs à la maltraitance par les rebelles et autres envahisseurs ».
Pourtant, l’agence d’information catholique Fides qui avait attribué au cardinal Ambongo des déclarations dans lesquelles il accusait le gouvernement congolais d’armer les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) a ensuite fait marche arrière et présenté ses excuses pour des « imprécisions glissées lors du passage de la version originale de l’entretien [qui s’est déroulé en italien] aux traductions dans d’autres langues ».
L’initiative de la justice est vivement critiquée par l’opposition et la société civile. Les opposants dénoncent une dérive dictatoriale du régime.
Mais Félix Tshisekedi s’en défend :
« La liberté d’expression ne doit pas servir à affirmer des mensonges, même quand vous êtes cardinal! Je soulignerai que c’est la justice qui œuvre à chaque fois. La séparation des pouvoirs est respectée. Avec toute ma famille, mon père en tête, je me suis suffisamment battu dans l’opposition en faveur de la liberté d’expression pour ne pas en être aujourd’hui le fossoyeur. La liberté d’expression est garantie en RDC. »
Félix Tshisekedi est également revenu sur le cas de Stanis Bujakera, condamné à six mois de prison, peine qu’il a purgé depuis mars dernier.
« Si vous êtes journaliste et que vous tenez des propos mensongers et diffamants, comme ce fut le cas d’un journaliste après la mort d’un ministre, vous vous exposez à des poursuites judiciaires ».
Le radar/Infos.cd